21/06/2009

Selda Bagçan / Selda





















Hasta la revolucion siempre qu'ils disaient!!!

Tu trouves les chansons de Cali hautement subversives, tu te dis heureusement qu'il existe encore des artistes comme lui pour balancer des coups de latte dans les burnes de la république. En regardant Drucker le dimanche chez mamy, tu applaudis et bombes le torse en écoutant Grand Corps tout frèle et Manu Chao parler alter-mondialisme, savon équitable et devoir de désobéissance.
Merci de te casser tout de suite de mon espace numérique!!!

C'est gerbant de voir à quoi se résume la contestation médiatique dans ce pays, regarde le 1er mai, ça ressemble plus à une ballade dominicale au salon de la saucisse qu'à une véritable lutte des classes, mouvement social, révolution ou peu importe son nom. Je te le dis, Mai 68 pleure ces pavés...et chierai sans aucun doute sur le conformisme actuel.

Dans les années 70, la Turquie est certes une république, mais une république qui subit l'intégrisme des classes dirigeantes vis à vis de la liberté d'expression. Politique et musique ont toujours été intimement liés, et ça la jeune Selda Bagçan l'a très vite compris.
A l'instar d'une certaine Joan Baez, à qui on l'a souvent comparé, Selda a été la voix d'une époque. Le folk psychédélique fut son moyen de pression, sa voix et sa guitare l'expression désuète d'une révolte légitime.
Dans les années 80, elle a purgé quelques jours de cachot, il n'était pas de bon ton d'exprimer ouvertement ces convictions sociales dans la nébuleuse "fasciste" de l'époque.

Cette compilation est parfaite pour découvrir l'artiste, le classicisme originel avec "Meydan Sizindir", "Niye Cattin Kaslarini" pour la pop, le rock psychédélique enivrant de "Annayaso" (en collaboration avec Mogollar) ou le très funky "Nem kaldi". Au delà de la contestation, elle a donné à sa musique un palette de couleurs impressionnantes, Selda n'a rien à envier aux talents des jeunes folkeuses de Haight-Ashbury / San-Francisco.

A écouter d'urgence!!!

http://www.myspace.com/bagcanselda

20/06/2009

ZEN / Suda Balik

















Aujourd'hui, Baba Zula est au zénith de sa carrière, un point culminant brillant à la perpendiculaire des minarets de Sainte-Sophie. Mais comme tout à chacun, notre passé définit notre présent et détermine notre futur. Nous passons par de multiples strates, ces égarements impriment une époque et un état d’esprit.

Au matin de son existence, Baba Zula s’appelait Zen, oh rien de religieux là dedans, ce patronyme a sûrement était choisi lors d’une orgie de drogues lors d’un jam enflammé dans la moiteur d’Istanbul, un soir d’été (« Allah Baba » et « The Last Refugees of Jah Panda » ont été refusés malheureusement).

Les petits amis d’Underground Turkey auront saisi que nous avons affaire à l’embryon du grand Baba, un squelette encore fragile qui manque de calcium.

Le petit est sevré quand même. A cette époque il avait des crises d’acnés à répétitions, ne travaillait plus à l’école et répondait à ses parents, bref c’était un putain d’adolescent bordélique et flemmard... A la fin des années 80, abreuvé par la musique des anciens et bercé dans le rock psychédélique de la décade passée, Murat et Merih fondent ZEN. Des jams interminables dans la lignée de Sun City Girls ou du plus récent Akron / Family. Zen se complait dans l’abstraction psychédélique : percussions lointaines et saz maladroit tentent de donner vie à un kraut turc improbable. C’est dans ce joyeux bordel improvisé qu’on va retrouver les constituantes fondatrices de Baba Zula, cet album est encore au stade embryonnaire. Foutrement intéressant tout de même ce premier album de Zen

Un conseil mon gars, installe toi sur ton canapé, mets les pieds sur la table et déguste-moi ce nectar exotique, certes il est un peu jeune, t’inquiète il fait son petit effet.


http://www.myspace.com/zenistanbul