19/05/2008

Mercan Dede / 800 (Doublemoon - 2007)



Oyé, oyé, avis à la population.


Nous recherchons un jeune homme qui s'appelle Mercan Dede. Il est turco-canadien, il joue du ney, et point important : c'est un soufi convaincu qui savait à l'époque fusionner comme personne cette musique sacrée à la musique électronique.
Déjà 2 ou 3 ans qu'il a disparu. Oh oui on a bien eu le fadasse "Nefes", je m'étais dit, c'est un accident de parcours, ça arrive même aux plus grands…attendons le prochain album !!!


Doublemoon nous annonce en 2007 la sortie de "800"!!! sur le papier, c'est alléchant!!!

Le nouveau Mercan Dede est dédié au huit centième anniversaire de la naissance du maître soufi Mawlana, enregistré avec des invités venus des quatre coins du monde et un artwork vraiment magnifique.

Mis à part quelques moments de grâce, comme ce premier morceau qui marie judicieusement, cet album s'adresse plutôt au bobo de base. Vous savez, celui qui reviendrait d'un voyage équitable (qui vaut la peau du cul) sur la côte turque et qui vous annoncerait fièrement qu'il a découvert un artiste soufi inconnu.
Que nenni...cherche pas à nous la faire petit gars.
T'étais tranquillement dans un bar lounge sur la plage, tu consultais le cours de tes actions sur ton Iphone en buvant une margarita. Et soudain DJ bobo met l'album de Mercan, t'en peux plus, tu peux pas résister à cette electro-lounge mystique, t'as l'impression de communier avec le grand tout. Et hop, t'as pas commandé ton dixième cocktail de la journée que tu es déjà sur la piste de danse en train de singer la danse soufie, la main droite en l'air, l'autre vers le sol, à moins que ce soit l'inverse...
tu t'en fous tu vérifieras sur Wikipédia à ton retour et tu concocteras un brunch "Alaturc" pour tes amis (du loft d'à coté) et tu parleras pendant des heures de ton illumination pour la philosophie soufie...et du disque génial que tu as découvert là haut.
(Raki et séance diapos offerts...Merci qui?)


J'avoue que ça m'emmerde de parler de cet album. Où est passée l'atmosphère opiacée des premiers opus?. "800" reste, à la limite un bon album de lounge, à mettre à coté des albums Buddha-Bar...moi, ça ne me parle plus, tant pis!!!

14/05/2008

Mustafa Özkent /Gençlik Ile Elele (Evren Rec. / Finders Keepers - 1973)



Bonjour mademoiselle!!!
Je vous connais, il me semble? Vous me remettez?
Non? oh, ce n'est pas grave, venez!!
Nous allons faire plus ample connaissance, donnez vous la peine d’entrer dans mon royaume!!!
Au menu : lit king size, lumière rouge tamisée, pilules bleues, boite de condom xxl et de la musique funky...oh year baby!!!!!!!!!
Vous commencez à voir où je veux en venir avec mes gros sabots, hein? Et oui on va parler d'une musique réservée au plus de 18 ans...(si tu as encore la voix qui mue, un duvet qui fait office de moustaches et des boutons plein la gueule, passe ton chemin jeune homme, et flagelle toi le dos avec des orties fraîches en hurlant : "j'ai pêché, j'expie!!" une bonne centaine de fois.).
Et ouai petit gars, on est pas là pour beurrer les tartines...ici on parle des rapports humains (de proximité), de la sensualité et ce qui donne un sens à notre vie misérable.

Le bon son anatolien se répand et fait ressortir à la surface ces petits bijoux, au grand dam de mon compte en banque...qui ne sait résister à une édition vinyl aussi luxueuse...gatefold, disque noir 180 gr., édition limitée (quel geek!!!).
Que dure "l'anatolian invasion" et que vive le porno-funk-soul-jazz-turc!!!

Mustafa Özkent a commencé la musique en plein flower power, il faisait parti d'un groupe juvénile astucieusement nommé "The Teenagers". Il réalise cet album, à la demande du label Evren Records qui souhaitait expérimenter un nouveau procédé de l'époque, la stéréophonie (ouahouu!!!).

Soutenu par ses compagnons de joie, Mustafa balance la purée, si je puis dire...une délicieuse mixture de funk, de jazz et de pop 60's accouplé par moments aux arpèges de la musique turque. Alors oui, cette basse clinquante, cet orgue solennel mais funky et les mélodies sucrées de la guitare...on s'y croirait.
On a parfois l'impression d'écouter la bande son d'un film porno à la sauce anatolienne. Mais ça serait péché de présenter cet album uniquement sous cet aspect. Mustafa Özkent est un compositeur de talent, un formidable assembleur de sons...il fusionne différents styles en leur insufflant une énergie communicative redoutable.
Avis aux frustrés...procurez-vous vite cet album et devenez le Don Juan que vous avez toujours rêvé d'être. Et oui, c'est bientôt l'été, la testostérone suinte par tous les pores, c'est le retour des mini jupes, alors balance ta doudoune, passe un marcel et fait cracher tes enceintes (n'oublie pas d'inviter une tierce personne, sinon ça ne sert à rien!!!)
Pas la peine de me dire merci...par contre aucune réclamation ne sera acceptée, OK!!!

Voilà, bien à vous les puceaux.