Un mec d’expérience le Smadj : entré à 15 ans dans une Jazz school, il a fait un sacré bout de chemin depuis. Sa passion dévorante pour la 6 cordes ne l’a jamais lâché, l’entraînant dans des univers musicaux iconoclastes. Cet artiste tunisien a trouvé en Turquie un terreau fertile pour son art, la terre promise pour ses travaux. Il a rejoint le fameux groupe DuOuD en 2002, première mise en orbite et consécration pour Smadj. Ils recevront d’ailleurs le fameux BBC World music awards. Un an plus tard, on retrouve notre Jean-Pierre aux cotés de Burhan Öçal & The Trakya All Stars pour un album excellent. [mémo : penser à faire une chronique de ce skeud]. Enfin la liste s’allonge et si vous voulez en savoir plus, Google est votre ami…
Pour l’album dont je vais vous parler : S.O.S, Smadj s’est paré de son plus beau oud, il a sorti les cahouetes, les olives, le raki et a convié deux potos turcs, des pointures en leur domaine : Savas Zurnaci le clarinettiste et Orhan Osman au bouzouki. On comprend alors mieux le titre : chacun sa lettre…comme ça pas de jaloux.
Pourquoi un Sos effectivement, aucune urgence !!!
Ces trois là savent très bien ce qu’ils font, laissez les tranquilles, ils n’ont pas besoin d’être sauvé, c’est dingue ça !!!
L’improvisation comme seconde nature, pas grand-chose d’écrit ici. La musique s’écrit d’une impulsion, le disque se compose d’un clin d’œil.
On ressent de la joie à l’écoute de S.O.S, attention c’est pas cul cul la praline, faut pas déconner les ¾ de ma discothèque sentent le souffre et la pourriture. Au contraire !!! On ressent de l’harmonie et un plaisir de jouer naturel malheureusement trop rare dans le monde de l’impro aujourd’hui.
Smadj n’est pas seulement un excellent guitariste et un improvisateur hors pair, ça serait trop simple. Non monsieur vit avec son temps, il aime aussi la production et bidouiller des boucles électro. On ne peut d’ailleurs que saluer le travail qu’il a fourni ici. Ce mariage entre tradition et musique moderne touche du doigt la perfection sur le morceau « rumba », avec cette rythmique quasi jungle, cette mélodie typique à chialer et cette mélopée qui me fait penser au phrasé des joueurs de tabla.
Le reste de l’album respire toujours plus ou moins entre musique classique turque et jazz moderne. Dommage que pas plus de morceaux soient dans la veine de « rumba », l’ennui pointe le bout de sa trogne mais jamais ne reste. On retiendra aussi « Asma-Grapevine », autre moment fort de S.O.S où Smadj fait une excursion en pays gitan.
Album captivant. Attendons la suite !!!
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